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Questions à… Agnès Benveniste, directrice France d’American Express Meetings & Events

03/02/2023

« L’année 2023 démarre sur un bon rythme »


Malgré les incertitudes liées à l’inflation, American Express Meetings & Events estime que les réunions internes continueront à tirer la croissance en 2023.
 

Quel est le bilan de votre activité en 2022 ?

Nous avons réalisé une excellente année, supérieure à 2019. Pour plusieurs raisons. Outre l’envie de se retrouver après la pandémie, les modes de travail hybrides se traduisent par de nouveaux besoins. Les salariés ont moins l’occasion de se rencontrer et la cohésion d’équipe est mise à mal. Pour continuer à motiver les collaborateurs, faire passer des messages, les événements internes sont perçus comme utiles et essentiels dans la construction de la culture d’entreprise et le développement des affaires. En parallèle, nous avons gagné de nouveaux clients pendant la crise. Certaines grosses entreprises, qui travaillaient parfois avec plusieurs agences, ont engagé une consolidation et préféré confier l’organisation de leurs événements à un seul prestataire, solide et rassurant. Nos outils technologiques, comme la plateforme Meetings Insigts qui concentre de nombreuses datas, et notre expertise qui s’apparente à du consulting, nous permettent de conseiller avec efficacité nos clients dans leur stratégie d’achat, leur politique MICE. 

Comment démarre l’année 2023 ?

La tendance est bonne avec un démarrage de l’année sur les mêmes niveaux que 2022 et une stabilité des budgets. Les réunions internes constituent le principal levier de croissance. Les entreprises ont toujours envie de réunir leurs salariés, dans une période où elles ont parfois des difficultés pour recruter. Elles s’interrogent sur la manière de conserver leurs collaborateurs, d’en attirer de nouveaux qui pourraient être séduits par les modes de travail qu’elles proposent. Dans ce contexte, les événements sont perçus comme encore plus importants qu’auparavant. Pour autant, nous restons prudents. Les prévisions sont incertaines, notamment du fait de la hausse des prix parfois importante chez nos fournisseurs, de l’aérien à l’hôtellerie. Ce qui pourrait se traduire potentiellement par une réduction de la demande avec des entreprises soucieuses de maîtriser leurs budgets MICE. Mais je le répète : pour l’heure, ce n’est pas le cas…

Quelles sont les tendances ?

Dans le rapport mondial de tendances que nous réalisons chaque année, 76% des professionnels interrogés affirment que leur structure a défini une stratégie pour organiser des événements plus durables. Il existe toutefois un décalage entre le déclaratif et la réalité. En Europe, pourtant le continent le plus en avance, 28% des entreprises ont réellement mis en place des actions concrètes, comme la réduction du papier ou le recours à des fournisseurs plus vertueux. Pour autant, nous sommes de plus en plus interrogés sur ce sujet et conseillons nos clients en amont, les incitons à de meilleures pratiques, par exemple à travers la mise en place d’un calculateur d’émissions de CO2 des événements. De plus en plus d’entreprises veulent désormais réduire leurs émissions, et pas seulement les compenser. Ce fut le cas l’an dernier avec une opération de 500 personnes à Biarritz, où tous les participants ont pris le train. Sur place, nous avons privilégié des restaurants accessibles à pied, un gros travail a été réalisé sur la nourriture, le gaspillage, l’utilisation des plastiques…  

Le virtuel a-t-il toujours la côte ?

Très clairement, il y a un retour aux réunions en présentiel. Toujours selon notre enquête, 87% des répondants affirment qu’ils organiseront des événements en présentiel en 2023, avec parfois une composante hybride. Certains ont cru, pendant le Covid, que les réunions en virtuel allaient devenir la norme. Nous avons sous-estimé l’impact des interactions de visu, la nécessité du contact pour favoriser l’engagement des collaborateurs, créer du lien, réduire le turnover ou améliorer la productivité… Néanmoins, le virtuel a permis de sauver les meubles pendant la pandémie et les investissements réalisés durant la crise sanitaire n’ont pas été inutiles ; en mettant par exemple en lumière les vertus des réunions hybrides. Elles permettent d’élargir l’audience et de faire participer des partenaires ou intervenants à moindre coût…

Qu’en est-il des destinations ?

Avec le développement durable, l’heure est de moins en moins aux déplacements lointains. 80 à 90% de la demande se concentre sur l’Europe, en particulier le bassin méditerranéen. Mais on constate une progression des pays nordiques, en pointe sur la protection de l’environnement, même si elle reste modérée. Le sens de l’opération devient alors prédominant, malgré des prix plus élevés. La France tire également doucement son épingle du jeu, y compris pour les voyages de récompense. L’Hexagone peut être exotique, avec un effet waouh ! A nous de savoir proposer des choses différentes, en surfant sur l’envie de retour aux basiques : la nature, le partage… Les salariés sont de plus en plus sensibles à cette approche. Il n’est pas toujours facile de trouver les bons interlocuteurs mais la chaîne de production commence à se structurer avec des activités de team-buildings éco-responsables, des traiteurs sensibilisés. Et si ce n'est pas le cas, c’est à nous de les briefer…

Propos recueillis par Thierry Beaurepère