Comme chaque jour depuis le printemps, on se bouscule dans les allées du Corum. Après deux années d’activité en pointillés, rythmées par des règles sanitaires fluctuantes, des jauges de public évoluant au gré de l’épidémie et des périodes de fermeture qui ont freiné les ardeurs des organisateurs, le palais des congrès de Montpellier retrouve des couleurs. « Le calendrier est plein jusqu’en décembre », se félicite Michaël Delafosse, le maire de la métropole. Conventions et congrès, salons et séminaires se succèdent, parfois plusieurs par jour ; un rythme qui s’explique par le report de manifestations depuis le début de la crise sanitaire, qui s’ajoutent aux événements prévus depuis des années et ceux organisés à la dernière minute, ou presque ! Outre de nombreux événements médicaux, la ville accueillera notamment les universités du Tourisme durable les 6 et 7 octobre, une bonne occasion de réfléchir aux enjeux de demain. Michaël Delafosse veut également voir dans cette belle performance le résultat de la politique commerciale mise en place. Depuis début 2021, la métropole languedocienne a en effet décidé de rembourser les frais engagés par les organisateurs dans le cas où l’événement ne pourrait pas se tenir pour raison sanitaire.
Montpellier ne fait pas exception. Partout en France, on se félicite de la reprise du MICE, avec même pour certains un niveau d’activité supérieur à celui d’avant crise.
Montpellier ne fait pas exception. Partout en France, on se félicite de la reprise du MICE, avec même pour certains un niveau d’activité supérieur à celui d’avant crise.
« Après deux années perturbées par la pandémie de Covid, l’année 2022 devrait marquer le retour à une activité normale. L’Espace Encan et le Forum des Pertuis vivent depuis le printemps au rythme d’une fourmilière. Les événements s’enchaînent et les perspectives d’activité jusqu’à la fin de l’année sont bien orientées », confirme La Rochelle Tourisme & Événements, qui a lancé La Rochelle Convention Bureau en mai dernier.Dédié aux professionnels du tourisme d’affaires, il a pour ambition de conquérir de nouveaux marchés et d’aller chercher des clients pour dynamiser les périodes creuses, afin de renforcer le positionnement « quatre saisons » de la destination océanique.
Des événements sous surveillance
Pour autant, les événements restent toujours sous surveillance, la crise sanitaire étant loin d’être terminée.
Il faut y ajouter les dizaines de milliers d’événements d’entreprises qui se déroulent dans les grosses structures, mais également dans les hôtels ou lieux plus ou moins atypiques.
« Depuis mars, le World Trade Center de Grenoble a retrouvé ses niveaux d’activité de 2019, mais avec désormais 70 % d’événements hybrides », confirme Julie Satin, responsable de l’équipement de la métropole de l’Isère.Il était temps que cette reprise se concrétise. La pandémie a entraîné un plongeon de l’activité événementielle de 60 à 80 % en 2020, et encore de 50 % en 2021. Or, les enjeux sont colossaux ; en temps normal, 200 sites français majeurs (palais des congrès et parcs d’exposition) accueillent chaque année 4 200 foires, salons et congrès, qui font vivre 120 000 personnes et génèrent 7,5 milliards d’euros de retombées économiques selon l’Unimev (Union française des métiers de l’événement).
Il faut y ajouter les dizaines de milliers d’événements d’entreprises qui se déroulent dans les grosses structures, mais également dans les hôtels ou lieux plus ou moins atypiques.
« Les gens ont à nouveau besoin de se retrouver, les entreprises ont besoin de faire passer des messages, de recréer du lien et de la cohésion d’équipe après deux années mises à mal par le télétravail », confirme Maxime Tissot, directeur de l’office du tourisme et des congrès de Marseille, qui se félicite d’avoir signé 180 « moyennes et grosses affaires » ces derniers mois.Si les gros équipements de la ville (Parc Chanot, Palais du Pharo) font le plein, la cité phocéenne peut compter sur l’ouverture récente de plusieurs lieux innovants pour séduire les petits groupes, comme l’espace MX dédié au pastis (musée, ateliers de mixologie…) et une réplique de la grotte préhistorique Cosquer dans la Villa Méditerranée. « Ces nouveautés répondent aux envies des entreprises, de plus en plus nombreuses à rechercher des lieux insolites pour faire passer leurs messages », complète Maxime Tissot.
GL Events reprend des couleurs
À Lyon aussi, les voyants repassent au vert. La capitale des Gaules espère de très belles années 2022 et 2023. Elle a notamment accueilli plusieurs congrès internationaux (neurologie, médecine du sport, minéralogie) depuis le printemps. Les deux années de crise ont été mises à profit pour réfléchir à l’avenir et répondre aux nouvelles attentes. Dans ce cadre, le bureau des congrès OnlyLyon a créé un outil de visite immersif à destination des organisateurs d’événements. Baptisé « Plongez dans Lyon », il permet de découvrir les atouts de la ville et de visiter ses lieux événementiels de manière virtuelle.
Cette belle reprise générale est confirmée par les chiffres de GL Events, qui gère une cinquantaine d’équipements (palais des congrès, parcs d’exposition…) en France et dans le monde. Son chiffre d’affaires au premier semestre 2022 a progressé de 150 % par rapport à la même période de 2021, à 525 M€. Surtout, le géant de l’événementiel a renoué avec les profits, avec un résultat net de 16,8 M€ sur six mois, contre une perte de 27,7 M€ un an plus tôt.
Cette belle reprise générale est confirmée par les chiffres de GL Events, qui gère une cinquantaine d’équipements (palais des congrès, parcs d’exposition…) en France et dans le monde. Son chiffre d’affaires au premier semestre 2022 a progressé de 150 % par rapport à la même période de 2021, à 525 M€. Surtout, le géant de l’événementiel a renoué avec les profits, avec un résultat net de 16,8 M€ sur six mois, contre une perte de 27,7 M€ un an plus tôt.
« Nous anticipons un deuxième semestre encore plus dynamique – si le contexte global se maintient –, ce qui devrait nous permettre de réaliser une croissance de notre chiffre d’affaires annuel 2022 supérieure à 45 % », a déclaré Olivier Ginon, PDG de GL Events.Reste le cas des salons professionnels internationaux, encore pénalisés par la difficulté pour certaines clientèles, notamment en provenance d’Asie, de se déplacer. À Paris, où le niveau d’internationalisation des événements est bien plus important qu’ailleurs en France, aucun salon n’a été annulé lors du premier trimestre 2022. Mais les surfaces louées et le nombre d’exposants et de visiteurs demeurent inférieurs de 20 à 30 % aux niveaux de 2019 selon le baromètre de l’activité des salons franciliens publié par la CCI Paris–Île-de-France. Dans la capitale, on espère un retour à la normale pour 2023, si aucun variant du Covid ne vient à nouveau jouer les trouble-fête…