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ITA Airways tente de prendre un second départ

05/06/2023

Un accord a été signé entre l’état italien, propriétaire de la compagnie, et le groupe Lufthansa qui prend 41% du capital dans un premier temps. L’opération va se traduire par une réorganisation des alliances aériennes.


Nouveau coup de tonnerre dans le ciel italien. Née sur les cendres d’Alitalia, la jeune compagnie ITA Airways détenue par l’état italien va passer dans le giron du groupe Lufthansa. Le géant allemand, déjà propriétaire de Brussels Airlines, Austrian Airlines ou encore Swiss, a signé un accord avec les pouvoirs publics pour s’offrir 41% du capital en échange de 325 M€, tout en se gardant la possibilité d’augmenter sa participation plus tard afin de prendre le contrôle total du transporteur. De son côté, Rome remet 250 M€ au pot.  
 
Cette prise de participation, annoncée comme une solution « gagnant-gagnant », n’est pas une surprise. Après la faillite d’Alitalia plombée par des milliards de dettes, malmenée durant des années par la concurrence des transporteurs low cost et incapable de faire la différence - notamment sur le long courrier - par la qualité du service, l’état italien a encouragé la naissance d’ITA Airways, qui peine encore à décoller. La compagnie a déjà fait l’objet d’une recapitalisation à hauteur de 400 M€ il y a quelques mois et devait trouver rapidement un partenaire pour assurer sa survie. Des négociations exclusives entre Rome et Lufthansa avaient été engagées en début d’année.
Cette opération permet à Lufthansa, déjà présent en Italie à travers la petite Air Dolomoti, de renforcer sa présence sur le marché italien, le troisième plus important du continent européen après l’Allemagne et la France, et de mettre la main sur de précieux créneaux horaires à l’aéroport de Milan, principal hub d’ITA Airways. Elle pourra notamment y développer les lignes transcontinentales vers les Amériques, l’Asie et l’Afrique largement délaissées dans le passé par Alitalia qui, faute de ressources, s’était en grande partie recentrée sur les vols moyens courriers. 
 
Pour autant, le succès de l’opération est loin d’être garanti. Les déboires passés de la privatisation d’Alitalia sont là pour le rappeler, sur fonds d’enjeux nationaux et alliances politiques qui n’ont cessé de rebattre les cartes. Air France, qui fut actionnaire minoritaire d’Alitalia dans le passé et avait envisagé de monter au capital de la compagnie, a notamment vu ses ambitions freiner par Silvio Berlusconi. Tout récemment, le transporteur français (avec sa partenaire Delta Airlines) avait également pressenti pour mettre en place une opération de rapprochement avec ITA Airways, projet là encore avorté sur fond de relations tendues entre la France et l’Italie.
 
Par ailleurs, ITA Airways a subi une perte nette de 486 M€ en 2022, des résultats jugés « conformes à la phase de démarrage de l'entreprise dans un environnement de marché encore faible durant les premiers mois de l'année 2022 en raison de la persistance de la pandémie » précise le transporteur. Et sa flotte est deux plus petite que celle de la défunte Alitalia.  Pour 2023, la jeune compagnie prévoit l'expansion de son réseau, qui devrait se traduire par une « nette amélioration » de son résultat d'exploitation. Pour l’heure, elle ne dessert que 64 destinations, dont seulement dix intercontinentales, et cherche à se renforcer sur le long-courrier. 23 nouveaux avions devraient compléter sa flotte d'ici fin 2027, selon un plan industriel élaboré avec Lufthansa.
 
Une fois que la transaction sera bouclée, ITA Airways « coopérera étroitement avec Lufthansa pour bénéficier des synergies du groupe telles que l’accès au réseau de partenaires, la gestion centrale des revenus et l’utilisation des canaux de vente et de marketing mondiaux du groupe allemand. L’économie italienne est fortement tournée vers l’exportation. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles les voyages d’affaires à destination et en provenance du pays sont importants. Et le pays méditerranéen est l’une des destinations de loisirs les plus populaires au monde » précise un communiqué. Enfin, il est à prévoir un rebattement des cartes sur le front des alliances aériennes. Alitalia était le partenaire d’Air France au sein de Skyteam et ITA Airways avait vocation à prendre le relais mais le rapprochement avec Lufthansa va la pousser naturellement dans les bras de Star Alliance. Faute de renforcer ses positions en Italie, Air France pourrait désormais lorgner vers le Portugal où Tap Portugal pourrait être privatisée avant la fin de l’année.

Thierry Beaurepère    

 


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