Après une année blanche, la tenue d’IFTM symbolisait à la fois la reprise de l’événementiel, la volonté de redémarrer de l’industrie du voyage et la réouverture progressive des frontières. Une édition convalescente, ramassée autour de 300 exposants : la France tenait la vedette (avec la Corse en « région à l’honneur »), des délégations européennes ou de la zone caraïbe étaient venues en force et les continents asiatique et américain étaient sous-représentés, comme un reflet de la mappemonde des destinations ouvertes aux voyageurs cet automne. « Un rendez-vous nécessaire pour se remettre dans le sens de la marche, relancer notre écosystème et nos entreprises, retrouver nos partenaires », a estimé Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EDV) et président d’honneur du salon.
Une profession reconnue
Mardi 5 octobre, la cérémonie d’ouverture a vu les principaux acteurs du tourisme français et de nombreux ministres de pays exposants réunis aux côtés de Frédéric Lorin, le directeur d’IFTM, et Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat au tourisme. « On est sur le bon chemin non seulement pour la France mais aussi pour l’Europe et le reste du monde. IFTM Top Resa est le signe d’un retour à une vie normale », a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne qui a aussi participé à l’Assemblée générale des Entreprises du Voyage, salué par des adhérents qui venaient d’apprendre les modalités du nouveau dispositif d’aides sur mesure mis en place à leur intention par Bercy. Jean-Pierre Mas s’est voulu rassurant, assurant entrevoir « le bout du tunnel » en raison du vaccin permettant de rétablir la mobilité internationale. Bien sûr, des secteurs sont plus sinistrés que d’autres (voyages d'affaires ou linguistiques, long-courriers… ), mais les réservations repartent à la hausse. Et dès qu’une destination rouvre, à l’instar de l’île Maurice le 1er octobre dernier ou des Etats-Unis dès le 8 novembre, les clients reviennent. A noter au passage que ce sont les enseignes ayant une bonne notoriété et une distribution en ligne qui tirent le mieux leur épingle du jeu.
Défis à relever
Nouvelles habitudes de travail et de consommation, digitalisation à marche forcée et nécessaire virage durable de l’industrie, les défis à relever sont nombreux. Actant la récente adhésion des EDV au MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, son président, s’est livré à un exercice mi politique, mi pratique. Du côté des entreprises françaises, il considère que l’économie va rester majoritairement en présentiel et minimise les conséquences du télétravail pour les acteurs du « travel ». En revanche, il anticipe une « révolution » liée aux préoccupations environnementales avec, par exemple, des bilans carbone obligatoires pour toutes les structures qui vont forcément avoir des conséquences sur les politiques voyages.
« Un recommencement »
Fortement chahuté par la pandémie et encore confronté à des incertitudes majeures, le petit monde du tourisme a célébré des retrouvailles joyeuses porte de Versailles : « C’est la force et le charme de ce métier », glisse un visiteur tout sourire. Frédéric Lorin a ressenti « une énergie folle » et carrément « une forme de magie » dans les allées. Elles ont été arpentées par des visiteurs (relativement) nombreux mais trop peu d’agents de voyages vendeurs - beaucoup sont toujours au chômage partiel. « C’est un recommencement, considère l’organisateur du salon. La reprise ne se décrète pas, elle se construit, et IFTM est une pierre à l’édifice. Nous sommes encore dans une période soumise à des contraintes budgétaires. Les visiteurs qui ont fait le déplacement sont venus pour travailler, les échanges ont été de qualité». Il invite évidemment les absents, « qui ont manqué à la profession, à revenir » pour la 44e édition du salon, du 20 au 23 septembre 2022.